Je ne sais pas vous, mais pour moi, les mots ont un pouvoir. Le pouvoir de vous faire reculer, de vous blesser ou de vous choquer. Le pouvoir de vous émouvoir, de vous faire pleurer comme de vous faire rire. Le pouvoir de vous montrer des tas de facettes de nos vies, de nos histoires.

Mais surtout, le plus grand des pouvoirs : s'exprimer...

 Je n'ai pas besoin d'espace, je n'ai pas besoin d'ailes pour voler. Ce n'est pas une question d'endroit, c'est une question de choix, d'envie, de désir d'abandon. C'est laisser son corps dans ce monde, ce monde parfois un peu bête, moraliste, monotone et simpliste, pour que son âme se rende au pays du rêve et de l'espoir, là où chaque chose, chaque miette d'iréelle existe, là où chaque être n'est point l'ombre de lui-même. Alors oui, il m'arrive de n'être pas tout à fait là, d'être entièrement et indomptablement là bas. Peut être que vous ne comprenez pas, mais je sais qu'un jour, oui un jour vous serez prêt à entrer dans ma réalité...

Ce matin encore, je me suis réveillée en sursaut parce que je sentais un souffle sur ma nuque. J'ai remué mesdraps et je les ai soulevés. Ils étaient vides. J'étais seule.

Aujourd'hui encore, en sortant de chez moi, j'ai vue cette silhouette au bout de ma rue. Je me suis mise à courir mais elle avait disparue.

Cette aprè-midi, je me suis assise à la même place que d'habitude, encore. Au pied de notre arbre, au sanctuaire de notre histoire. J'ai attendu là longtemps, espérant que les rayons du soleil te porteraient jusqu'à moi.

Mais j'avais tort, et seule la lune est venue me saluer.